ITINERANCES

Glossaire du Tibet

 

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Potala : palais d'hiver du Dalaï Lama. Ce bâtiment de plus de 1 000 pièces, long de 300 mètres et haut de 110 m, fut construit au XVIIème siècle par le Vème Dalaï Lama. Le Potala était également le siège du gouvernement et abritait un monastère.

Dalaï Lamas « Dalaï » (M) signifiant Océan et « lama » (T) maître spirituel, ou bien littéralement « Océan de sagesse ». Le Dalaï Lama est considéré comme une incarnation d'Avalokiteshvara. Sonam Gyamtso (1543-1588), abbé du monastère de Drepung au Tibet, reçu en 1577 ce titre honorifique du chef Mongol Altan Khan et rétrospectivement ses deux prédécesseurs. Le Ve Dalaï lama, Losang Gyatso, fût investi de l'autorité spirituelle et séculaire sur le Tibet. Les Dalaï lama gouvernèrent le Tibet de 1642 jusqu'en 1959. L'actuel XIVe Dalaï lama, Tenzin Gyatso, né en 1935, s'exila en 1959 à Dharamsala en Inde lors de l'invasion du Tibet par les troupes chinoises.

le Dalaï Lama est considéré comme une incarnation d'Avalokiteshvara (littéralement "Maître qui regarde d'en haut"; c'est le Bodhisattva de la compassion) et le Panchen Lama comme son représentant spirituel. Chaque Dalaï Lama est choisi comme étant la réincarnation de son prédécesseur, après de nombreux tests.
Certains Dalaï Lama ont été aussi savants ou poètes.
Le treizième Dalaï Lama a proclamé l'indépendance du Tibet le 14 février 1913. Il a fait de funestes prévisions dans son testament de 1932, qui se sont avérées exactes en 1950 avec l'occupation chinoise.
Dalaï Lama successifs:
Gendün Drub (1391-1475)
Gendün Gyatso (1475-1542)
Sönam Gyatso (1543-1588)
Yönten Gyatso (1589-1617)
Lobsang Gyatso (1617-1682)
Jamyang Gyatso (1683-1706)
Kelsang Gyatso (1708-1757)
Jampel Gyatso (1758-1804)
Lungtog Gyatso (1806-1815)
Tsültrim Gyatso (1816-1837)
Kedrub Gyatso (1838-1856)
Trinle Gyatso (1856-1875)
Thupten Gyatso (1876-1933)
Tenzin Gyatso (1935-...)
Tenzin Gyatso, quatorzième Dalaï Lama
Tenzin Gyatso n'a que deux ans, en 1937, quand il est reconnu comme la quatorzième réincarnation.
La constitution tibétaine mentionne que le Dalaï Lama prenne ses fonctions temporelles à 18 ans. La menace chinoise pesant sur le pays, la décision a été prise de l'introniser à 16 ans, le 17 novembre 1950.
Lorsque les communistes chinois ont occupé le Tibet en 1950, ils se sont opposés de plus en plus violemment à Tenzin Gyatso, qui quitta le pays le 17 mars 1959, après une tentative de rébellion.
Il est arrivé en 1960 à Dharamsala, en Inde, suivi de 85000 tibétains (aujourd'hui 140000, répartis en diverses régions de l'Inde).
Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989 pour la résistance non violente au gouvernement chinois installé au Tibet.

Panchens Lamas : maitre spirituel des Dalaï lamas.
Panchen Lama veut dire "maître qui est un grand érudit". C'est un titre honorifique attribué au 17ème siècle par le cinquième Dalaï Lama à son maître, l'abbé du monastère de Tashi Lhünpo. Le Panchen Lama est considéré comme une incarnation du bouddha Amitabha (bouddha de "lumière infinie"). A la différence du Dalaï Lama, le Panchen Lama n'a pas d'obligation politique. Il est soumis aussi à la réincarnation de son prédécesseur. C'est lui, s'il est vivant, qui désigne le nouveau Dalaï Lama.

Ce titre prestigieux construit à partir d'un terme sanscrit « pandita » : érudit, et tibétain « chenpo » : grand, fut offert en hommage par le Vème Dalaï Lama, autour des années 1600, à son précepteur, l'abbé du monastère du Tashi Lumpo, à Shigatsé, la deuxième ville du Tibet. Rien, désormais, ne devait séparer le « Grand Erudit » de « l'Océan de Sagesse », unis par ce que les Tibétains nomment la relation Lune-Soleil. Plus forte que la fraternité, elle est fondée sur deux principes : la reconnaissance au-delà de la mort humaine, l'enseignement des rituels les plus profonds. Voeux plus ou moins pieux, car on sait que les deux prélats eurent parfois de sérieux accrochages, mais qui se terminèrent toujours par la réconciliation, et ne mirent jamais en doute la fidélité en esprit de l'un à l'autre

mandalas

Déclaration de S.S. le Dalaï Lama : Le 29 novembre 1995 Gendun Choekyi Nyima

« La recherche et la reconnaissance de la réincarnation du Panchen Lama est une affaire religieuse. En raison des relations particulières qui dans l'histoire et selon la tradition unissent les Dalaï Lama et les Panchen Lamas, j'ai mené toutes les démarches et procédures religieuses requises et ce avec le plus grand soin. Elles ont déterminé Gendun Choekyi Nyima comme étant la réincarnation du défunt Panchen Lama. Ainsi donc cette reconnaissance ne saurait être modifiée. A plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, j'ai tenté sans succès d'approcher le gouvernement chinois à ce sujet. Le mois dernier, j'ai appelé directement le Président chinois Jiang Zemin à donner la reconnaissance de son gouvernement au jeune Panchen Lama.
J'espérais qu'une demande personnelle de ma part entraînerait un geste de bonne volonté du gouvernement chinois. Il est malheureux que le gouvernement chinois ait choisi de
politiser le problème et de désigner un Panchen Lama concurrent. Afin de se donner l'apparence d'une légitimité religieuse, ils ont contraint quelques grands lamas tibétains et quelques moines à participer à une conférence à Pékin sous haute surveillance, et dans le plus grand secret.
Je suis très attristé une fois encore de voir les sentiments religieux de mon peuple ainsi profondément blessés et offensés.
Je suis préoccupé de la sécurité de Gendun Choekyi Nyima et de l'éducation religieuse appropriée qu'il doit recevoir. On ne l'a pas vu en public depuis des mois et l'on dit qu'il serait détenu dans un lieu inconnu à Pékin.
J'appelle tous les gouvernements, toutes les organisations religieuses et de défense des droits de l'homme à intervenir pour assurer la sécurité et la liberté du jeune Panchen Lama. »


Dharamsala : capitale du gouvernement tibétain en exil et résidence du Dalaï-Lama, est située dans la "Kangra Valley", à l'est de l'Himachal Pradesh

Johkang VIIième siècle
centre spirituel de la ville de Lhassa. Il se trouve à 2km à l’Est du cœur de la cité, il s’agit du Grand Temple, (ou Johkang), haut lieu du bouddhisme tibétain dont les fondations sont attribuées au roi Songtsen Gampo mort en 649

Drépung : Monastère de Drepung : avant 1959 ce monastère était le plus grand du monde avec une surface de 200 000 mètres carrés et plus de 10 000 moines. Aujourd'hui ils ne sont plus que quelques centaines.

Gompa « monastère » en tibétain

Chörten (T) : stupa de style tibétain, au bulbe renflé, généralement sur une base cubique. Littéralement Support du Dharma. Dans la tradition indienne, ces monuments servaient à abriter les reliques des Bouddhas et des grands maîtres. Plus tard, ils sont devenus aussi des monuments votifs similaires aux calvaires chrétiens

bouddha : participe passé du verbe bouddh (éveiller), soit l'éveillé

Bouddha : celui qui sait, celui qui s'est éveillé


Bouddhisme
Issu d'une tradition plus que bi-millénaire, le Bouddhisme, bien qu'on puisse le considérer comme une religion regroupant presqu'un milliard d'adeptes, se révèle être une philosophie fondamentalement essentielle de la Vie.

Au VIe s. av.J-C, le prince Siddhârta, confronté brutalement au spectacle quotidien de la souffrance, prit la ferme résolution d'apporter à ses semblables les remèdes à celle-ci. Ce faisant, après avoir essayé diverses méthodes, il parvint à l'Illumination et fut appelé Bouddha ou l'Eveillé. "Si la corde du cythar est trop tendue, elle casse, si elle est trop lâche, elle ne produit aucun son. Pour résonner au mieux, elle doit se trouver au Milieu". De l'Inde qui fut son berceau, le Bouddhisme se répandit du Cachemire au Japon, en passant par le Tibet et l'Indonésie, couvrant ainsi toute la partie Est de l'Asie.

Ne pas oublier que le Bouddhisme n'est devenu une religion que vers le IIè s a-p. J-C. En effet, la tradition théravadine ou des anciens était bien plus une philosophie de vie, transmise par les moines et appliquée rigoureusement par eux dans les monastères. Elle était donc l'apanage unique d'un clergé soucieux de perpétuer les enseignements originaux du Bouddha, homme réalisé qui n'était en aucun cas ni un dieu, ni une divinité, s'en défendant bien au contraire.

Comme dans toute succession spirituelle, des dissensions dans l'ordre monastique ont commencé à se manifester et, entre un certain laxisme et un intégrisme quasi fanatique tous les deux condamnés par Bouddha lui-même, une tendance (celle des mahâsanghika) a vu le jour; tendance dans laquelle la Sangha, réservée jusqu'alors uniquement aux moines, pourrait s'agrandir aux laïcs, la Mahâsangha. Ceux-ci moins évolués spirituellement que les moines ont besoin de merveilleux, de prodiges, de superstitions pour croire, pour étayer les mises en pratique des principes moraux et philosophiques, héritages de la vie monastique.

C'est à partir de ce moment, que le Bouddhisme, de philosophie initiale, de Voie vers la Sagesse qu'il était, va devenir religion. Au fur et à mesure de son extension territoriale, il s'acclimate des croyances locales en érigeant, en divinités, les tenants des réponses aux questions métaphysiques émises par le commun des mortels. On voit alors se dessiner un panthéon bouddhique, fleurissant de divinités plus terrifiantes et courroucées que franchement paisibles, images destinées à frapper l'imaginaire des fidèles.

Hinayana "voie inférieure", Theravada ou bouddhisme du Petit Vehicule qui met l'accent sur la réalisation individuelle grâce à l'observance absolue de règles éthiques et de la discipline monacale.
Mahayana "grande voie", bouddhisme du Grand Véhicule , voie fondée sur la vacuité et la compassion selon laquelle le fidèle ne vise plus à la seule libération personnelle du cycle des samsara mais à celle de tous les êtres.
Vajrayana véhicule de diamant, bouddhisme tantrique. Cette voie bouddhique permet au fidèle d'atteindre la boddhéité en une seule vie à condition d'être guidé par un maître et d'avoir ainsi atteint un niveau de maturité suffisant.

Le Bouddha estimait que les causes de la souffrance humaine proviennent de l'incapacité à percevoir correctement la réalité. Cette ignorance (qui, aussi curieux que cela puisse paraître, est une émotion, un facteur mental perturbateur) et les illusions qu'elle provoque conduisent à l'avidité des hommes, à leur désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine éprouvés pour des personnes ou pour des choses.
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Les trois caractéristiques de l'existence

L'absence d'en-soi (anatta) : de l'atome à l'univers - en passant par les êtres humains et leurs états d'esprit - il n'y a rien qui ait une existence indépendante et ultimement réelle.
L'impermanence (anitya) : tout est constamment changeant, tout est flux, rien n'est figé une fois pour toutes.
La souffrance (dukkha), ou insatisfaction : ce n'est pas que la souffrance physique ; du fait de l'impermanence des choses, rien ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.
Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnee sont universelles, et connues une fois développée la vision directe de la réalité (vipassana). Pour ce faire, il faut suivre un entraînement au développement de notre vigilance (satipatthana). L'être humain n'est donc pas une chose en soi, une entité indestructible contenant une étincelle divine (malgré l'illusion qu'ils en ont), mais la composition impermanente des cinq agrégats que sont la forme (ou corporéité), les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. Ces agrégats (skandhas) sont impermanents car soumis eux aussi à la « co-production conditionnée » (pratîtya-samutpâda), selon laquelle tout a un ensemble de causes et un ensemble de conséquence. Pour les bouddhistes, le moi n'est donc que vacuité (shûnyatâ). À noter que Nibbana (en sanskrit Nirvana) échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence. A contrario, il n'est pas un « en soi ».

Les renaissances : À cause des trois poisons d'une part, et de la production conditionnée d'autre part, les hommes sont amenés à renaître dans le samsâra (le cycle des renaissances). Le plan d'existence dans lequel ils renaîtront dépendra de leur karma, c'est-à-dire de leurs actions. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment la souffrance (« n'en avez-vous pas assez de gorger les cimetières ? » dit un texte). À noter que conformément au non-soi, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît (ce n'est pas, comme dans d'autres religions, une âme immortelle qui se « réincarne »). Le Bouddha propose de se réveiller de ce cauchemar, de chasser les nuages de la confusion et de l'illusion pour être illuminé par la réalité. Ainsi, la souffrance et le cycle karmique seront brisés. Il définit le but ultime de son enseignement comme étant « la délivrance », le « dénouement », « la libération de la souffrance » ou nirva?a.
La voie pour y parvenir repose sur les quatre nobles vérités (cattari ariyasaccani), et le noble sentier octuple (ariya??a?gika magga).
Les quatre nobles vérités
1 dukkha : toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ;
2 samudaya : l'origine de cette souffrance repose dans le désir, les attachements ;
3 nirodha : la fin de la souffrance (nibbana) est possible ;
4 magga : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le noble sentier octuple.

prajñâ, la sagesse :
1 - samma ditthi : compréhension juste, ou vision juste (de la réalité, des quatre nobles vérités) ;
2 - samma samkappa : pensée juste, ou émotion juste (dénuée de haine, d'avidité et d'ignorance).

shîla, la moralité, la discipline, l'éthique :
3 - samma vaca : parole juste (ne pas mentir, ne pas semer la discorde par ses paroles, ne pas parler abusivement, ne pas bavarder oisivement) ;
4 - samma kammanta : action juste (respectant les 5 préceptes) ;
5 - samma ajiva : moyens d'existence justes.
samâdhi, la méditation, ou la concentration
6 - samma vayama : effort juste (de surmonter ce qui est défavorable et d'entreprendre ce qui est favorable) ;
7 - samma sati : attention juste, ou prise de conscience juste (des choses, de soi - son corps, ses émotions, ses pensées -, des autres, de la réalité) ;
8 - samma samadhi : établissement de l'être dans l'éveil (vipassana).

Boddhisattva être (sattva) de "bonté merveilleuse" qui renonce à la libération définitive (parvenu au Nirvana, il reste dans le cycle des samsara, pour aider les hommes à trouver leur délivrance. (Dans le bouddhisme tibétain on peut prononcer le voeu du bodhisattva). En ce sens, le bodhisattva, être de pure compassion, s'oppose à l'arhat qui, dans la doctrine du Theravada (bouddhisme primitif) a pour aspiration son salut propre.
Un véritable culte est rendu aux bodhisattva principaux : Avalokiteshvara (Chenzérig en tibétain), Vajrapani le "porteur de vajra", Maitreya "Celui qui aime", Samantabhadra "L'Auspicieux", Manjushri "A l'éclat charmant", Kshitigarbha "qui a la terre pour matrice", Mahasthamaprapta "celui qui a acquis une grande force", Vajrasattva qui tient le vajra et la clochette.

Vajrasattva sixième dhyani-bouddha au Népal, de couleur blanche car contient toutes les autres couleurs.
Dyani Bouddhas : On les appelle aussi Bouddhas Patriarches. Dans les tantras supérieurs on considère qu'il existe cinq "familles de bouddhas" sur chacune desquelles règne un bouddha. Elles sont en relation avec de nombreux aspects; notamment, chaque famille correspond à l'expression plus particulière d'une sagesse, à la purification d'un poison, à une direction et à une couleur. On aura ainsi :
Bouddha Vairocana, famille du bouddha, sagesse du dharmadatou, aveuglement, centre, blanc Bouddha Akshobhya, famille du vajra, sagesse semblable au miroir, haine-aversion, est, bleu ; Bouddha Ratnasambhava, famille du joyau (en sanscrit : ratna), sagesse de l'équanimité, orgueil, sud, jaune
Bouddha Amitabha, famille du lotus (sanscrit : padma), sagesse discriminante, désir-attachement, ouest, rouge
Bouddha Amoghasiddhi, famille de l'action (en sanscrit : karma), sagesse agissante, jalousie, nord, vert ; Ces correspondances ne sont pas absolument fixes et peuvent varier selon les tantras.

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